Estelle Mouzin : verdict sur la faute lourde de l'État

6 godzin temu
Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, arrive à la cour d'assises pour assister au procès de Monique Olivier, ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, le 14 décembre 2023 à Nanterre, près de Paris JULIEN DE ROSA

Le tribunal judiciaire de Paris statue ce mercredi sur l'assignation de l'État par Eric Mouzin, père d'Estelle Mouzin. Il reproche aux autorités une faute lourde et un déni de justice dans l'affaire de sa fille, victime de Michel Fourniret disparue il y a plus de 20 ans.

La fillette avait disparu le 9 janvier 2003 en rentrant de l'école à Guermantes en Seine-et-Marne. En juin dernier, Eric Mouzin avait dénoncé devant la première chambre civile du tribunal l'"amateurisme" du service enquęteur, estimant que l'État n'avait pas tout fait pour retrouver sa fille.

Les failles de l'enquęte initiale

Au début de l'enquęte, la piste Michel Fourniret avait été un temps suivie avant d'ętre abandonnée. Ce n'est qu'en 2020 que la juge Sabine Khéris, succédant à sept autres magistrats, avait réussi à faire reconnaître à ce tueur en série son rôle dans la mort de la fillette.

Michel Fourniret, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, est mort en 2021. Il n'avait jamais été jugé pour la disparition d'Estelle Mouzin, dont le corps n'a pas été retrouvé.

L'instruction de deux décennies a mené à la condamnation en décembre 2023 de Monique Olivier. L'ex-épouse de Fourniret a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans, pour sa complicité dans trois enlèvements et meurtres commis par son ex-mari, dont celui d'Estelle Mouzin.

Position des parties

L'avocat d'Eric Mouzin, Me Didier Seban, rappelle qu'il a fallu "plus de 20 ans de combat pour savoir la vérité". "On aurait pu arręter le parcours criminel de Michel Fourniret bien avant", affirme-t-il, estimant que l'enquęte aurait pu ętre orientée vers le tueur en série dès son arrestation.

Le procureur a reconnu des "manquements du service public de la justice à l'égard de la partie civile". Cependant, il conteste le lien de causalité : "Il y a une faute lourde mais entre cette faute lourde et le fait que Michel Fourniret n'a pas été mis en examen, il n'y a pas de causalité directe", a-t-il déclaré.

Concernant le délai déraisonnable de l'instruction, le représentant du ministère public a estimé qu'il n'était "pas démontré de particulière période de carence ou d'inaction".

Des réparations réclamées

Eric Mouzin réclame 150 000 euros au titre des préjudices matériel et financier et 200 000 euros pour le préjudice moral.

Pour Me Seban, ce combat dépasse le cas d'Estelle Mouzin car "il y a encore beaucoup de dossiers où les efforts ne sont pas faits pour donner la vérité aux familles".

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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